Projection utopique pour réfléchir au devenir d'une infrastructure montréalaise.
"L’enthousiasme pour le numérique va décliner. Il faut prévoir la suite, pour que la déconnexion ne devienne pas un privilège" - Guillaume Ethier, professeur en théories de la ville à l'UQAM
Depuis le 3 juin dernier, au sommet de la Biosphère, se trouve la nouvelle exposition permanente MTL+ qui regroupe les réflexions utopiques de 14 équipes d'architectes et urbanistes sur l'évolution d'infrastructures montréalaises en 2067.
L'Échangeur, réfléchi en collaboration avec Enclume et Guillaume Ethier, se projette dans une ville suréquipée: un amalgame complexe d’infrastructures qui connectent tout. Un système qui alimente, transporte, diffuse et comptabilise nos quotidiens. La vie, telle qu’on l’a connue, a laissé place à l’hypermobilité : l’exigence du mouvement, de la vitesse, de l’accessibilité et de la traçabilité des informations, des biens et des personnes.
L'Échangeur insère des moments de déconnexion dans ce futur où la pause est devenue un luxe. Il propose aux citadins la déambulation, l'expérience sensorielle ainsi que la mise en scène subtile et fragmentée des paysages urbains pour rompre avec le continuum de la connectivité. Modulable, l'Échangeur intervient aux stations de Métro montréalaises en inventant une nouvelle interface entre l'espace de mobilité et l'espace urbain, un espace public apte à reconnecter l'usager avec le moment présent.
L’Échangeur ne s’impose pas aux citadins de l’hypermobilité, il transforme leur quotidien avec la puissance d’une invitation à la pause.
S’inspirant de la technique et des technologies qui parasitent maintenant la ville, l’Échangeur s’accroche à une station de métro pour y perturber le parcours quotidien des citoyens. Pour y arriver, l’Échangeur Georges-Vanier propose trois moments de déconnexion
Le premier moment de déconnexion se présente aux citadins de l’hypermobilité sous la forme d’un choix entre l’entrée/sortie régulière du métro ou la dérive dans un parcours insolite et alternatif.Ce moment génère un questionnement et l’envie d’abandonner la courroie de transmission urbaine : “Où mène cet escalier ?”, “Où va ce tunnel ?”, “D’où provient cette chaleur, cette lumière?”, etc.
L’ascension mène alors à un second espace, le belvédère. Perché au coeur d’un jardin luxuriant et silencieux, l’usager apprivoise le paysage urbain selon de nouvelles perspectives. Grâce aux différentes plantes qui encombrent la vision, l’odeur et l’humidité des végétaux, une distance supplémentaire se crée entre l’individu et les multiples architectures et éléments techniques de l’espace urbain. On se sent à des kilomètres de cette métropole qui pourtant se déploie à nos pieds.
Au sommet de l’Échangeur Georges-Vanier se trouve un sanctuaire refermé sur lui-même, où seuls le ciel et son immensité s’expriment. La fin de parcours de l’Échangeur marque donc un lieu intime, flexible, parfois sombre, parfois lumineux, parfois animé, mais toujours déconnecté et en rupture avec le monde extérieur.
Pour plus d'informations sur l'exposition, consultez le site web de la biosphère.